Prologue : Au temps du bonheur
Prologue : Au temps du Bonheur
- Aujourd'hui, en déballant mes
cartons, j'ai trouvé quelques anciennes photos. Alors j'ai continué à
chercher, chercher, chercher... jusqu'à me souvenir de tout ce qui
s'est passé il y a 10 ans...
- Pourquoi avoir déballé ce carton ? Vous m'avez assurez à la séance dernière vouloir tout oublier.
- Parce que je n'ai pas envie d'oublier Camille...
- Regardez, c'était notre maison.
Proche de la campagne et du centre-ville de Riverwiew. C'était
pratique. On pouvait y aller à pied, et l'école de Camille se trouvait
à deux rues d'ici !
- Ça, c'est une photo de famille.
C'était ma famille. Le beau blond, là, c'est mon mari, Florentin.
Enfin, mon ex-mari. Je n'arrive pas à me faire à ce divorce. Vous voyez
cette petite tête blonde qui fait des grimaces juste derrière ? C'est
Camille. Elle trouvait toujours le moyen de pimenter des photos
solennelles. Lors de la photo de classe de l'année précédente, elle
avait fait des oreilles de lapins à ses voisins de devant.
- Je vois... Madame Delewer ?
Pourriez-vous me racontez ce qui s'est passé il y a 10 ans ? Je veux
dire, vraiment raconter. Pas des bribes de mots à travers des sanglots.
S'il vous plaît.
- Oui... Je me souviens que... C'était à la
Toussaint. Camille se faisait une joie de ces vacances. Ce jour-là, il
faisait froid. J'avais dit à Camille de mettre un pull et un bonnet
pour éviter d'attraper un rhume. On devait aller à la ferme piscicole
de Riverwiew pour une rédac' que devais rédiger Camille pour la
rentrée. Le thème, c'était "Décrivez un lieu typique de Riverwiew".
Toutes ses copines faisaient une expo sur les Dolmens. Elle, elle avait
trouver le moyen de se démarquer du groupe.
- Florentin adorait pêcher. Il a
appris à Camille les bases. Elle a pêché un minuscule anchois. C'était
suffisant pour qu'elle se pavane avec sa canne à pêche et
s'auto-proclamée Reine des Pêcheuses. Je suis tombé enceinte de Camille
à 16 ans. Une grossesse précoce, certes, mais l'amour qui nous
unissait, Florentin et moi durait depuis près de 2 ans. Aussi, on a
gardé le bébé. 9 mois plus tard, elle est née. Je devais fêter mes 24
ans le week-end qui suivait.
- On s'amusait bien tous les trois
dans cette fameuse ferme. Tout se passait bien. Pour le moment.
Florentin était irrité par le simple fait que Camille était à son
deuxième anchois pêchés et que lui, l'expert, avait toujours l'hameçon
vide.
- Bien entendu, j'ai félicitée ma poupée pour toutes ces belles prises.
- Bravo ma chérie, c'est qui la meilleure ? Hein ? C'est qui la meilleure ?
Cela a suffit pour sortir Florentin de ses gonds.
- Tu te verrais ! Complétement
puéril comme comportement ! Ce n'est pas la meilleure juste parce
qu'elle a pêchée deux minables anchois !
- Flo !
- Je lui ais hurlée qu'il n'avait
pas le droit de dire des choses pareilles, que c'était ignoble... Lui
me traitait de mauvaise mère, de ******.... J'étais au bord des larmes.
Camille aussi. Je n'ai pas remarquée qu'elle s'éloignait en courant et
en pleurant.
- Dès que j'ai remarquée son absence, je lui ai couru après, bien entendu. Mais il était trop tard... Elle était introuvable...
- Ensuite, Madame Delewer ?
-
J'ai appelé la police, les pompiers, continué à chercher... Une semaine
est passée et je restais sans nouvelle de Camille.... J'avais peur....
- Après ?
- Un jour, Florentin
s'est habillé chic, comme pour sortir. Moi, je restais en négligé,
peignoir, décoiffée, pas maquillée. Le voir poussant la porte fut la
goutte qui fit déborder le vase. Je lui ai demandé si... pourquoi il
s'habillait comme ça et sortait. Il m'a répondu qu'il allait au ciné.
Je lui ai demandé pourquoi il allait voir un film au cinéma alors que
notre fille avait disparu...
- Après ?
- Un jour, Florentin
s'est habillé chic, comme pour sortir. Moi, je restais en négligé,
peignoir, décoiffée, pas maquillée. Le voir poussant la porte fut la
goutte qui fit déborder le vase. Je lui ai demandé si... pourquoi il
s'habillait comme ça et sortait. Il m'a répondu qu'il allait au ciné.
Je lui ai demandé pourquoi il allait voir un film au cinéma alors que
notre fille avait disparu...
- Il... il m'a dit qu'il n'avait rien à se reprocher. Que c'était ma faute. Entièrement ma faute.
- Vous l'avez cru ?
-
Mais il avait raison ! Si j'avais su... J'étais horrifiée par cette
prise de conscience. Il avait raison, je n'ai pas su la retenir, pas su
la remarquée, pas su la retrouver ! Je suis une mauvaise mère !